Le changement climatique causé par les activités humaines est une réalité, que très peu continuent de nier. L'utilisation effrénée des énergies fossiles, et certains types d'agriculture, sont la source des émissions de gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone, le méthane et l'oxyde d'azote, qui provoquent le réchauffement de l'atmosphère.
L'utilisation des énergies dites renouvelables - solaire, éolien, biomasse, géothermie et hydraulique - nécessite des investissements énergétiques importants. De plus, leur production présente des risques écologiques. Les éoliennes par exemple sont un danger pour les oiseaux et les chauve-souris, et les cultures de plantes destinées aux bio-carburants - maïs, palmiers pour l'huile... - représentent une catastrophe écologique. Le préfixe « bio » est trompeur : ces productions sont des monocultures industrielles, qui n'entrent absolument pas dans une vision globale de l'équilibre biologique. L'agriculture et la sylviculture en Europe centrale et de l'ouest ont fait l'objet d'énormes changements, dont beaucoup ont amené une dégradation de la situation. L'utilisation de machines toujours plus grosses a entraîné une profonde destruction des sols, qui sont pourtant le facteur le plus important pour la production de plantes-aliments ou de bois.
Dans ces deux domaines, une grande partie du travail peut être réalisée grâce à l'énergie renouvelable par excellence : le cheval de travail. Ceci est encore plus vrai dans les exploitations agricoles menées en agriculture biologique, les fermes familiales ou pour les pratiques sylvicoles qui respectent les systèmes naturels.
Le cheval de travail est, dans le sens le plus pur du terme, une énergie renouvelable :
- il s'auto-reproduit
- il se nourrit de plantes, qui sont une forme de stockage naturel et rapide de l'énergie solaire
- ses déchets sont une bonne fumure
- à la fin de sa vie, le corps du cheval peut être entièrement utilisé
- L'utilisation des chevaux de travail offre la meilleure solution en terme de protection des sols, et en sylviculture, de protection des arbres en place. La structure des sols se régénère et est améliorée lorsque le cheval est utilisé pour la travailler. Ceci est très net en vigne, où la bonne santé des ceps et la qualité des vins progressent largement.
Par ailleurs, l'utilisation des chevaux de travail participe à la protection et au développement de la biodiversité :
- amélioration des sols, avec des effets positifs sur les organismes qui y vivent
- maintien d'un paysage agricole en mosaïque, qui préserve l'habitat de nombreux insectes et autres invertébrés, et d'une grande diversité de plantes
- diminution du nombre de chemins d'exploitation et impacte minimal sur les arbres restants: une protection de la biodiversité des milieux forestiers
- préservation des races de chevaux de travail, et des ressources génétiques propres à la biodiversité domestique que cela représente.
L'utilisation accrue des chevaux de travail en agriculture, sylviculture, viticulture, ainsi que pour les transports sur courte distance, peut influencer positivement le développement des zones rurales :
- création et maintien d'emplois de proximité
- promotion de nombreux métiers tels que maréchal-ferrant, sellier-harnacheur, fabricant de matériel, vendeurs de chevaux
- apaisement de nos modes de vie mouvementés, entre autre par l’utilisation de chevaux en milieu urbain pour l’entretien des espaces verts et la collecte des déchets.
Vision utopique du cheval ? Folle, sotte ? Peut-être. Mais d'ici quelques années, notre utilisation déraisonnable de l'énergie peut nous amener à réaliser que le cheval de travail, exemple même de l'énergie renouvelable, est une grande richesse.